Avez-vous déjà entendu parler de l’histoire d’une cartouche de Majora’s Mask maudite ? Dans cette affaire qui a beaucoup fait parler d’elle, un étudiant, Jadusable, trouve une cartouche du célèbre jeu de Nintendo et fait l’expérience de dysfonctionnements de plus en plus troublants. Petit à petit, ce sont carrément des événements paranormaux qui s’invitent dans sa vie…

Une cartouche mystérieuse qui inquiète rapidement son propriétaire

C’est en 2010 que naît une drôle de légende sur Internet, celle de la cartouche maudite de The Legend of Zelda : Majora's Mask. Tout commence lorsqu’un certain Jadusable, un étudiant fraîchement arrivé en internat, récupère une Nintendo 64 pour rejouer aux jeux fétiches de son enfance. Lors d’un vide-grenier, un vieil homme lui offre une cartouche N64, dépourvue d’étiquette et marquée d’un simple “Majora” au marqueur noir. Le jeune homme est heureux de récupérer un jeu gratuitement, mais il est intrigué. Quand il revient dans sa chambre, il décide de mettre le soft dans sa console afin de voir de quoi il s’agit. Comme le titre au marqueur l’indique, c’est bien Zelda : Majora's Mask qui s’affiche sur son écran. Une sauvegarde nommée “Ben” y figure déjà, proche de la fin de l’aventure. Jadusable préfère créer une nouvelle partie plutôt que de continuer cette sauvegarde, mais très vite, des bugs surgissent.

Un des plus bizarres vient du fait que certains PNJs appellent parfois Link par le nom de "Ben". Pensant que c’est le fichier “Ben” qui provoque ce problème, l’étudiant supprime la fameuse sauvegarde. Malheureusement, non seulement les bugs ne sont pas corrigés, mais les choses empirent. Les textes affichent désormais du vide au lieu de montrer le nom du joueur, des musiques sont jouées à l’envers, et des zones entières sont méconnaissables. Pire, une statue inquiétante représentant Link semble le suivre dans le jeu, ce qui ajoute une touche véritablement cauchemardesque à la progression.

Du jeu vidéo à la réalité

Un jour, l’étudiant découvre que le fichier de sa sauvegarde a été renommé par "yourturn", “à ton tour” en français. Perturbé par ces événements qui se déroulent dans sa version de Majora’s Mask, Jadusable cherche des réponses. En enquêtant sur le vieil homme rencontré au vide-grenier, il apprend que ce dernier n’aurait pas eu d'enfant. À propos d’un certain “Ben” qui aurait vécu dans les environs, des voisins expliquent qu’un jeune homme portant ce nom aurait été victime d’un accident tragique il y a quelques années. À chaque fois que Jadusable relance une partie, les bugs s’amplifient. Il fait face à des téléportations absurdes et découvre que le nom du fichier de sauvegarde a encore changé : “Ben s’est noyé”, lit-t-il, un jour, horrifié.

Trop, c’est trop ! L’étudiant poste ses nouvelles mésaventures sur les forums ainsi que des vidéos sur YouTube histoire de prouver ses dires. Cependant, le mal qui touche sa cartouche de Zelda semble se propager sur son PC. Des fichiers disparaissent ou se modifient, et une étrange interaction avec Cleverbot, un programme de messagerie, le bouleverse. Il semblerait que l’entité qui se cache sous le nom de Ben se manifeste à travers des messages menaçants qui lui sont directement adressés. L’entité prend progressivement le contrôle du quotidien de Jadusable, et ce dernier décide de retourner chez ses parents pour fuir cette emprise.

Toute la vérité

Après une période de silence, c’est le colocataire de Jadusable qui poste un message sur YouTube, prévenant ceux qui suivent l'histoire que l’étudiant est retourné chez lui et qu’il a laissé derrière lui une clé USB contenant “la vérité”. En fait, la clé contient un fichier nommé “TheTruth.txt”, qui révèle les notes personnelles de Jadusable et un compte-rendu plus détaillé de ses expériences. Dans ce fichier, l’étudiant rentre dans les détails de sa discussion avec le fameux Cleverbot. Jadusable explique alors que Ben est une âme tourmentée piégée dans la cartouche, qui cherche à se libérer ou à trouver de la compagnie. Il explique également qu’il constate que ses messages sur les forums et que ses vidéos sont modifiés, avec des détails clés omis ou changés. Il fait aussi de terribles cauchemars dans lesquels on essaie de lui imposer un masque de Link. Jadusable se rend compte qu'il est manipulé par quelque chose de puissant qui cherche à le tourmenter et à le transformer en une statue de Link, comme celle qui le poursuit dans le jeu.

L'acte final

Dans ses dernières notes, Jadusable exprime sa paranoïa croissante et sa méfiance à l'égard de son entourage. Il pense que l'entité a pris le contrôle de son ordinateur et manipule ses interactions avec le monde extérieur. C’est pourquoi l’étudiant décide de détruire la cartouche ainsi que son ordinateur pour tenter de se libérer de l'influence de l'entité. Afin d’éviter tout risque de contamination par la présence maléfique qui le tourmente, il précise que l’intégralité du texte a été rédigée depuis un ordinateur public, au sein de la bibliothèque de son université. Cette précaution vise à empêcher toute infiltration de l’entité dans cet ultime témoignage. Jadusable met en garde les lecteurs en leur interdisant formellement de télécharger les vidéos associées à la cartouche maudite. Il insiste sur le danger que représente cette entité et sur le fait que la diffusion de ces fichiers pourrait aggraver la situation.

Dans un ultime avertissement, il écrit : “C’est mon dernier message sur ce forum. Si vous voyez quelque chose publié après cela, sachez que ce n’est pas moi. L’entité a déjà prouvé qu’elle était capable de poster en utilisant mes identifiants”. Cette phrase a de quoi glacer le sang, car elle sous-entend que la présence maléfique a potentiellement usurpé l’identité de Jadusable pour se propager ! Pire, il écrit qu’en choisissant d’occuper une chambre seul, il n’a eu personne pour l’aider à prendre du recul face à l’obsession qui l’a peu à peu envahi. Mais alors… qui était le “colocataire” qui a publié les fichiers ?

Derniers mots

Le message d’adieu prend une tournure encore plus troublante dans les dernières lignes. On y lit : “Merci d’avoir pris le temps d’ouvrir ce fichier et de vous ouvrir à moi, même si vous ne me croyez peut-être pas… Vous n’aviez pas à faire ça… Vraiment… Vous n’auriez pas dû… Votre aide m’a soutenu tout du long et désormais, je suis libéré de tout ça. Merci encore, Jadusable”. Parallèlement, deux nouvelles vidéos apparaissent sur la chaîne YouTube de Jadusable. La première est particulièrement dérangeante : elle enchaîne une série de bugs, pour se conclure sur un écran de sauvegarde affichant deux fichiers distincts. L’un porte le nom de “Link”, tandis que l’autre est intitulé “MATT”, écrit en lettres majuscules, tout comme l’était le fichier de sauvegarde de BEN.

Enfin, la vidéo intitulée “Free.WMV” – qui signifie littéralement “Libre” – se distingue par l’affichage de quelques lignes de dialogue. On peut y lire : “Le compteur est remis à zéro…” suivi d’un énigmatique : “je suis content que vous ayez fait ça”. Ces mots, tout comme l’ensemble de cette histoire, laissent planer une incertitude inquiétante : qui parle ici ? Jadusable est-il vraiment libre, ou bien cette entité maléfique a-t-elle trouvé un autre moyen d’exister ?

Et maintenant ? Il est partout

L'histoire de Ben Drowned a suscité une grande attention en raison de sa nature particulièrement immersive et de son utilisation intelligente d'éléments d'ARG. Le récit de Jadusable s'est déroulé sur plusieurs plateformes, notamment YouTube et sur des forums, attirant le public dans le mystère et l'encourageant à participer à l'enquête. Ben Drowned a laissé une marque indélébile sur la culture Internet, popularisant le genre des creepypasta et inspirant d'innombrables œuvres du même genre. Alexander Hall, le créateur de Ben Drowned, n’a pu que constater le fort impact de son histoire et a tenté de poursuivre le récit avec des suites. Toutefois, ces œuvres ultérieures n'ont pas connu le même succès que l'histoire originale. Cette creepypasta passionnante est à en tout cas à (re)découvrir dans son intégralité en visionnant notre JV Legends dédié.