Les dinosaures voraces ont permis à Clint Eastwood de réaliser un de ses meilleurs films.
Clint Eastwood a visé juste
Lorsque l’on évoque la carrière cinématographique de Clint Eastwood, on ne peut dire que celle-ci est colossale. À l’aise aussi bien devant que derrière la caméra, celui qui est connu pour avoir tourné dans des westerns mémorables est rapidement devenu un réalisateur respecté. S’il est courant d’évoquer des films tels que Mystic River, Impitoyable, Million Dollar Baby, Gran Torino ou encore Lettres d’Iwo Jima dans les œuvres d'Eastwood les plus appréciées du public, il serait dommage de ne pas citer Un monde parfait.
Sorti en 1993, le long-métrage s’intéresse à Butch Haynes, un prisonnier en cavale incarné par Kevin Costner, qui prend en otage un jeune garçon, Phillip. Au fil de leur fuite à travers le Texas, un lien particulier se tisse entre eux, oscillant entre complicité et adversité. En parallèle, Red Garnett, un ranger interprété par Eastwood lui-même, se lance à leur poursuite avec une équipe de policiers. Ce qui fait la force du film, c’est que plutôt que d’adopter une structure classique de chasse à l’homme comme nous en avons beaucoup vu, le récit se construit autour des interactions fortes entre les personnages. Ainsi, le criminel n’est pas le vaurien habituel des œuvres du genre, ce qui permet à Un monde parfait d’éviter le manichéisme qu’il est courant de retrouver dans les thrillers de l’époque.

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Spielberg absent parce qu’il dressait des dinosaures
Ce que l’on connaît un petit peu moins à propos d’Un monde parfait, c’est qu’à la base, c’est Steven Spielberg qui aurait dû s’en occuper. Cependant, trop occupé à adapter sur grand écran le roman écrit par Michael Crichton, Jurassic Park, le papa des Dents de la Mer a préféré refuser. Une histoire qui n’est pas sans rappeler une autre qui arrivera plus tard avec American Sniper, où Spielberg s’était retiré du projet au profit, là encore, d’Eastwood. Quand l’acteur d’Inspecteur Harry accepte de se charger d’Un monde parfait, il ne souhaite pas multiplier les casquettes et veut uniquement mettre en scène le film. Kevin Costner parvient malgré tout à le convaincre de jouer le rôle de Red Garnett.

Selon le LA Times, via des propos repris par nos confrères de Sensacine, Kevin Costner s’est rapproché de John Hancock, le scénariste, afin d’approfondir le personnage de Red Garnett. “Ainsi, dans un sens, il a pu séduire Clint en lui donnant plus à faire”, a déclaré le producteur Mark Johnson. Si le film n’a pas connu un immense succès commercial aux États-Unis, il a su trouver son public à l’international, générant 135 millions de dollars de recettes pour un budget de 30 millions.