Elden Ring : Nightreign - Aperçu du nouveau jeu coopératif de FromSoftware prévu pour 2025

Titre original : Aperçu Elden Ring Nightreign du 12/02/2025

Elden Ring : Nightreign était, à n’en pas douter, la surprise des Game Awards 2024. À peine six mois après la sortie du DLC Shadow of the ErdTree, le studio FromSoftware décide de miser à nouveau sur l’univers d’Elden Ring en présentant un jeu vidéo multijoueur standalone, prévu pour 2025. Un titre qui soulève encore de nombreuses interrogations aujourd’hui. J’ai pu y jouer plus de cinq heures et il ne m’a pas laissé indifférent.

Geoff Keighley n’a pas menti. Quelques jours avant la tenue des Game Awards 2024, le présentateur a fait monter la sauce en évoquant la présence de deux jeux auxquels les joueurs ne s’attendraient pas. Une déclaration que l’on peut lier avec la révélation de nombreux titres : la suite d’Okami, le retour d’Onimusha ou celui de Turok… Elden Ring : Nightreign fait bien sûr aussi partie de cette catégorie. Il est prévu pour 2025, soit moins d’un an après la sortie de Elden Ring : Shadow of the ErdTree. Un délai très court que l’on voit peu dans l’industrie. Mais on imagine bien que FromSoftware et Bandai Namco veuillent battre le fer tant qu’il est chaud : en septembre 2024, le second avait déclaré que 28,6 millions d’unités furent distribuées. Un chiffre colossal.

C’est donc un premier trailer d’Elden Ring : Nightreign qui est présenté aux Game Awards en 2024. Une bande-annonce de plus de trois minutes qui, malgré sa durée, se révèle silencieuse. Si l’on peut en déduire que ce nouveau jeu est une expérience multijoueur coopérative où l’on va devoir affronter des boss semblables aux précédents jeux du studio, c’est à peu près tout ce que l’on peut en tirer. Mais pour être honnête, même après une session de six heures, de nouvelles questions remplacent les premières interrogations.

Elden Ring Nightreign : c’est quoi ?

Test technique

La rédaction de JV a été invitée, ainsi que plusieurs autres médias européens, à tester avant sa sortie le build du network test prévu ce week-end. Celui-ci comprend quatre classes différentes (parmi huit au total) ainsi qu’un seul nightlord (parmi huit au total).

Elden Ring : Nightreign est bel et bien un jeu “coopératif de survie” comme décrit par FromSoftware et Bandai Namco. Une proposition bien différentes des dernières du studio qui s’affranchit de la présence de Hidetaka Miyazaki : c’est Junya Ishizaki qui est en charge de la réalisation, dont le dernier fait d’armes remonte à Elden Ring sur lequel il a officié en tant que directeur des combats. Si ces derniers sont similaires à ceux du jeu original, ils s’inscrivent dans une boucle de jeu avec des règles différentes.

Le joueur et ses compagnons vont devoir repousser les Nightlords, ou seigneurs de la nuit pour une traduction littérale, qui seront huit dans la version finale du jeu. C’est au début de chaque partie, dans le bastion de la table ronde, que les joueurs vont choisir quel Nightlord affronter. Une fois ce dernier choisi, vient alors le choix de l’archétype (sur lesquels on revient plus tard) et le cycle commence.

Chaque cycle est composé de la manière suivante : Jour 1 - Nuit : Boss - Jour 2 - Nuit : Boss - Pause hub - Nightlord.

Un cycle se termine lorsque le Nightlord est vaincu ou lorsque les trois membres de l’équipe sont morts face à un boss de fin de journée. Le but est donc d’explorer un maximum pendant la journée afin d’avoir de meilleures armes et un meilleur niveau. Celle-ci se passe dans une version prédéfinie de la Nécrolimbe, qui devrait changer en fonction du Nightlord choisi au début de l’expédition. L’exploration est libre dans ce monde ouvert mais reste limitée : à l’instar des battle royal récents comme Fortnite ou Apex Legends, une pluie de feu s’abat sur la région à intervalles réguliers. Il faut alors rejoindre la zone sûre, qui se fait de plus en plus petite, sous peine de mourir à petit feu.

La zone de feu.

Nightreign change les règles d'Elden Ring : j'ai joué au nouveau jeu vidéo FromSoftware et c'est vraiment différent !

Cependant, succomber n’est pas synonyme de fin de partie. Encore une fois, comme les jeux multijoueur, il est possible de relever un camarade tombé au combat. Il faut alors lui infliger des dégâts. Un système qui peut faire sourire (et fera sourire, c’est évident). Pour autant, ça ne l’empêche pas d’être un générateur de créativité ! N’importe quelle source de dégâts peut faire l’affaire, que ce soit une arme de corps à corps, des consommables récupérés sur le chemin ou encore les outils de la classe du personnage. De quoi tirer parti de la diversité des armes proposées par Nightreign, d’autant que mourir est assez récurrent ! Si l’on retrouve la même difficulté que dans Elden Ring, elle n’est toutefois pas soumise au même rythme. Pas du tout même.

L’Entre-Terre sous speed

Chaque cycle dans Nightreign dure maximum une trentaine de minutes. Il faut compter quinze minutes par journée (les boss de fin de journée, eux, ne sont pas limités par le temps) avec une pluie qui avance toutes les cinq minutes. Malgré les multiples camps, ruines, caves et boss à réaliser sur la carte, impossible de tout faire sur les deux jours, du moins durant la première prise en main. Il est souvent question de visiter une ou deux églises afin de récupérer un soin supplémentaire (chaque joueur commence avec trois utilisation de fioles pour la santé), de faire trois ou quatre camps afin d’engranger de l’expérience et de récupérer des armes puis de se hâter vers la zone indiquée pour attendre le boss de la fin de journée.

Bien sûr, la mobilité n’est pas la même. Dans Nightreign, les personnages sont bien plus agiles. Ils n’ont rien à voir avec ceux du jeu original et s’apparentent même plus au loup de Sekiro : Shadows Die Twice. Il est possible de prendre appui sur les murs pour faire un deuxième saut, de profiter des courants ascendants disponibles (plus nombreux) mais aussi de faire certains voyages aériens grâce aux griffes d’un faucon. Et il n'y a pas de dégâts de chute ! Il faut noter aussi que les personnages courent plus vite, qu’ils consomment moins d’endurance et qu’ils ne sont plus impactés par la charge de leur inventaire. S’il faut souvent faire le tri en route (on y reviendra plus tard), le bagage que l’on porte fait toujours le même poids.

Si la dynamique exigée surprend sur les premières parties, sa prise en main reste naturelle et ne se force pas du tout. Je ne me suis personnellement jamais senti frustré par l’exploration et même s’il est plus limité qu’en 2022, le sentiment de découverte reste présent. Mais…

Après ce test en amont de la bêta technique, on reste sceptique sur le sentiment de variété des parties. On sait que le choix du Nightlord influe sur la disposition des bâtiments et des activités à faire, mais il est probable que le cadre de la Nécrolimbe (choisi pour tout le jeu) ne suffise pas à fournir ce sentiment de diversité. En cinq heures de jeu, il est facile de prendre ses marques et le groupe s’est vite retrouvé à faire les mêmes objectifs.

Par exemple, certains ennemis majeurs domicilient au même endroit de la carte entre chaque partie. Il est alors facile de les repérer, de les élminier en quelques coups puis de passer à autre chose. Il faut dire que cela aide aussi à la planification des activités des journées, quelque chose dont on ne peut se passer et qui est au cœur de Nightreign.

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Multi oui, solo aussi !

C’est l’une des rares informations officielles qui a été dispensée par FromSoftware lors de la présentation de Nightreign aux Game Awards de 2024 : c’est un jeu standalone multijoueur de survie. Les joueurs par groupe de trois, doivent donc vaincre le seigneur nocturne (si l’on peut traduire nightlord de cette manière) au bout de deux jours et deux nuits. Une bonne communication est demandée mais pas spécialement nécessaire, ce qui rend le jeu attrayant.

Lors du combat final, plusieurs choses font la différence entre une victoire et une défaite. Deux d’entre elles sont, bien sûr, le niveau de chaque personnage et le butin récupéré lors du cycle. Or, ces deux derniers, pour être optimisés, se doivent d’être l’objet de conversations entre les joueurs. Si l’idéal est de fonctionner à travers une messagerie instantanée vocale, il est possible d’utiliser le système de marqueurs sur la carte. Un système qui montre quelques limites (impossible de signaler les objets par exemple) mais qui fait l’affaire.

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Bref, l’expérience acquise en éliminant des monstres est accordée à toute l’équipe. Se disperser le premier jour est donc une stratégie viable afin de battre le maximum d’ennemis et d’arriver le deuxième jour avec des statistiques gonflées. C’est en cela qu’il est possible de faire sa vie dans son coin (surtout le premier jour) tout en allant récupérer des armes aux propriétés intéressantes pour nous. À chaque partie, sur la carte, sont indiquées les armes ainsi que leur passif (congélation, saignement, etc). Quelque chose qui changera à chaque partie : de quoi apporter de la variété même pour les vétérans puisque, si les armes sont les mêmes que dans le jeu original, elles bénéficient ici de passifs et caractéristiques inédites.

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Une personnalisation moins approfondie mais toujours présente

Pour son aspect RPG, Elden Ring : Nightreign se situe un peu entre deux eaux. Il est plus accessible que le Elden Ring de base mais demande tout de même une connaissance de base pour s’apprécier dès les premiers instants. Toujours est-il que, sur le papier, il semble être une porte d’entrée plus facile à appréhender pour les joueurs frileux de mettre un pied dedans.

La montée en niveau se fait exclusivement au site de grâce, avec une répartition des statistiques qui est automatique. Seul l’archétype choisi en début de partie a une influence, une classe ayant une armure lourde prédisposée à prendre des dégâts aura plus de points de vie au même niveau que la classe lanceuse de sorts. C’est la seule manière que le joueur a d’influencer ses statistiques.

Outre la montée en niveau, l’aspect RPG simplifié se retrouve aussi dans les armes : chaque classe peut porter et jouer toutes les armes du jeu. Ces dernières se différencient surtout par les passifs (aléatoires à chaque partie) dont elles disposent. Quelque chose auquel il faut prêter un œil attentif puisque ces passifs sont effectifs depuis le sac. Pas obligé d’avoir l’arme en main pour bénéficier du passif en question. Et on l’a dit, le joueur n’est pas impacté par la charge de son inventaire.

De quoi avoir une tonne de variété dans ce que l’on rencontre, les passifs pouvant aller de la simple amélioration de sorts à l’activation régulière de couteaux magiques par exemple autour de soi. L’inventaire étant limité à six armes (trois dans chaque main), il est alors nécessaire de faire des choix malgré le temps qui avance et la pluie qui se rapproche. C’est l’un des arguments phares pour, au-delà du boss de fin vaincu, relancer une partie. Tous les builds sont possibles, que ce soit la magicienne aux deux doubles lames en passant au tank se battant à l’arc.

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La promesse de parties toujours renouvelées

On garde probablement le meilleur pour la fin puisque c’est, selon nous, ce qui a le potentiel de relancer une nouvelle partie, ce sont les archétypes et leur customisation. Il y en aura huit en tout mais quatre figurent déjà dans le test technique. Chaque classe / archétype se différencie par son nom, son apparence mais surtout par ses capacités. Chacun en dispose de deux, une basique et une ultime, qui sont soumises à des temps de récupération. La duchesse par exemple est une espèce de voleuse. Sa capacité basique permet d’infliger à nouveau les dégâts subis par l’adversaire. Très pratique dans le cadre de saignement, de congélation ou de capacités ultimes utilisées par les coéquipiers. Sa capacité ultime, elle, permet de camoufler tout le groupe. Utile pour empêcher les ennemis d’attaquer afin de passer une phase de boss désagréable.

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Par ailleurs, Elden Ring Nightreign dispose d’un système de gemmes. Ces artéfacts sont obtenus à la fin d’une partie et dont la puissance dépend de votre avancée lors de celle-ci. Or, Il existe des gemmes de couleurs différentes. Avant chaque partie, il est possible d’équiper son personnage de gemmes à condition que celles-ci aillent dans un socle de même couleur. Et comme vous vous en doutez, les combinaisons de gemmes sont limitées. La duchesse, pour reprendre son exemple, ne dispose (des combinaisons se débloquent dans le jeu final) que de la combinaison gemme verte ; gemme verte ; gemme jaune.

Quelque chose qui promet d’épicer encore plus les choses. De ce que l’on a vu, certaines gemmes affichent déjà de quoi tout changer : possibilité d’avoir toutes ses attaques avec l’élément glace, une deuxième jauge pour la capacité ultime ou alors d’avoir un bonus de dégâts sur le lancer de pots. Comme on a pu le voir sur Elden Ring, Nightreign aussi se prête à la diversité et à l’expérimentation.

Ce jeu standalone reste dans la lignée des FromSoftware en laissant au joueur tous ses outils à sa disposition sans le forcer dans une direction particulière. Si cela peut ravir les plus curieux à tester pléthore de choses, cette proposition met de côté ceux qui préfèrent répondre à un problème donné différent à chaque partie. Il est probable qu’une partie des joueurs ne veuillent pas relancer une partie supplémentaire parce qu’ils sont déjà venus à bout du boss et/ou vont juste chercher à remettre la main sur l’équipement qu’ils considèrent comme trop forts. Quelque chose que l’on surveillera de près lors de la sortie du jeu.

Nightreign change les règles d'Elden Ring : j'ai joué au nouveau jeu vidéo FromSoftware et c'est vraiment différent !
Nos impressions

L'avis de la rédaction
Prometteur

Ce premier aperçu d’Elden Ring : Nightreign est prometteur. From Software, avec Elden Ring, se lance dans un segment qui semblait loin de son identité : un jeu multijoueur coopératif. Celui-ci promet d’essayer de réunir les baroudeurs de l’Entre-Terre comme les nouveaux venus avec une proposition à la fois exigeante et accessible. Durant les premières heures, il est nécessaire de tout réapprendre et l’on retrouve vite l’adrénaline et la tension soumises durant les combats de boss. Si l’on ne peut que saluer l’excellente qualité de la boucle de gameplay trouvée par FromSoftware, on reste toutefois mesuré quant à l’éventuelle répétitivité des expéditions ainsi que l’absence d’éventuelles difficultés supplémentaires pour un nightlord déjà vaincu. En tout état de cause, il est certain que Nightreign fera parler de lui lors de sa sortie sur PC, PS4, PS5, Xbox Series et Xbox One le 30 mai prochain 2025.