South of Midnight : Plongée dans un Voyage Initiatique et Fantastique au Coeur des Bayous Louisianais

Titre original : Aperçu South of Midnight du 11/02/2025

South of Midnight, le nouveau jeu de Compulsion Games, s’est laissé approché le temps d’une heure sur Xbox Series, assez pour apercevoir furtivement un univers fantastique où folklore, musique et pouvoirs de tissage se conjuguent pour créer une expérience qui promet d’être unique et délicate.

Malgré un catalogue encore restreint à deux titres, Contrast et We Happy Few, Compulsion Games a tout de même déjà prouvé sa capacité à créer des univers envoûtants, garnis de leurs singularités comme de leurs aspérités. Cette année, le studio canadien nous plongera dans les arcanes d'une aventure une fois de plus particulière avec South of Midnight, une épopée déployée dans les dédales fantastiques des bayous louisianais. Nous y suivrons le périple d'Hazel, une héroïne attachante, à la fois fougueuse et désabusée que nous avons eu l’occasion de rencontrer le temps d’un court chapitre - le troisième - d’une heure. Son passage à l'âge adulte, déjà relativement tumultueux, prend une tournure particulière lorsqu'elle doit affronter des créatures, maîtriser des pouvoirs de tissage hors du commun et s'engager dans une quête initiatique aux confins du fantastique, évoquant une sorte d’Alice au Pays des Merveilles, où la magie se révèle à la fois séduisante et folklorique.

L'appel du Sud : un voyage initiatique et fantastique

Notre extrait de jeu débute en cette remise en contexte : Hazel et sa mère, Lacey, se terraient en prévision d'un ouragan imminent. La tempête déchaînée, dans sa colère destructrice, a arraché la demeure d'Hazel de ses fondations, l'entraînant dans les flots tumultueux de la rivière, et emportant du même coup sa mère bien-aimée. Submergée par le désespoir, Hazel, bravant les éléments en furie, s'aventure dans la tempête dévastatrice. Au cœur de la tourmente, elle découvre un pouvoir magique insoupçonné, une capacité de Tissage. Et, guidée par le courant impétueux de la rivière, elle rencontre l'apparition spectrale de Mahalia, une Tisseuse d'autrefois, qui, en véritable mentor, la prend sous son aile et lui prodigue l'enseignement de ses nouvelles aptitudes.

Le chapitre 3 nous largue sur des chemins marécageux, aux textures et aux animations inspirées par le cinéma en stop-motion et le genre Southern Gothic. Un cadre chaleureux mais surtout très personnel au directeur du jeu, puisqu’en fervent admirateur du Sud, David Sears a puisé dans ses souvenirs d'enfance passés dans le Mississippi, ses fermes oubliées et ses lieux abandonnés, afin de composer une superbe ode à cette région. Et qu’elle est plaisante à parcourir grâce à ses tableaux luxuriants peuplés de grands chênes, de beaux jeux de lumière qui se reflètent sur une nature sauvage, de cabanes défraîchies et de visages locaux plus ou moins accueillants. Notre première rencontre importante, Catfish, un poisson-chat gargantuesque qui fait également office de conteur, arbore une sublime parure qui semble faite de tissus, à la place d’une peau ordinaire. La direction artistique de South of Midnight est un régal absolu à découvrir et les quelques visages croisés présagent déjà une galerie de personnages très intéressante. Aussi n’ayez crainte : il est vrai que si l’effet stop motion peut avoir des allures malheureuses de chutes de framerate, cet option purement visuelle peut être désactivée depuis les paramètres, pour ce qui concerne les séquences de gameplay. Autrement, le jeu est fluide et vise 60 FPS sur les Xbox Series X et S au lancement (4k sur Series X, 1080p sur Series S).

Ce jeu vidéo à la direction artistique exceptionnelle pourrait vous surprendre en 2025

Des créatures folkloriques et des marécages

Au cours de son aventure, Hazel va devoir se confronter au poids de ses nouveaux pouvoirs de tissage, lesquels se matérialisent de manière élégante en fils de dentelle modulables. Le tissage constitue un élément complet et cohérent avec le reste de l’univers aux allures de fait main, qui se manifeste dans tout le gameplay : durant notre navigation, il va permettre de sauter plus haut, offrant un soupçon de verticalité à une promenade que l’on devine être globalement très cloisonnée. En termes d’exploration pure, le jeu parvient quand même à proposer un certain élan de progression dans les mécaniques qu’il introduit occasionnellement, à l’instar d’un saut prolongé ou d’un wall jump très jouissif lors de séquences de plateformes qui constituent notre activité prédominante. Pour encourager cette dernière, et d'une façon pas si logique, mettre les pieds dans l’eau nous ôte instantanément la vie. Alors il faut tisser pour débloquer des passerelles, et sauter pour éviter des épines bien trop mortelles. Hors de son chemin principal, le cadre abrite seulement quelques légers embranchements, uniquement bâtis pour nous laisser récupérer de la monnaie dissimulée et dispersée dans le monde. Elle peut être dépensée pour activer de nouvelles entrées dans l’arbre de compétences d’Hazel, qui semble peut-être un peu petit pour rafraîchir suffisamment la boucle de gameplay sur le long terme. Reste que les dernières capacités achetées étaient déjà bienvenues sur la poignée d’arènes de combats rencontrée.

Ce jeu vidéo à la direction artistique exceptionnelle pourrait vous surprendre en 2025

Les ennemis de ce récit, les Haints, sont des esprits maléfiques issus des contes populaires du Sud, créatures que Hazel confrontera tout au long de son odyssée. Elles incarnent les ténèbres que notre héroïne devra “purifier” afin de révéler la beauté brute des environnements. Trois de ces entités nous ont pour l’heure été introduites, présentant des corpulences et des techniques d’approches différentes. Difficile d’évaluer tout de suite l’étendue du bestiaire, mais les affrontements se sont en tout cas montrés assez plaisants, bien qu'on espère qu'ils sauront proposer un plus large éventail d'approches au fil des heures, telles que des attaques à distance. Hazel dispose pour l'instant d’une attaque simple, d’une attaque chargée et d'une toute petite palette d’attaques spéciales invoquant ses fils magiques : une sert à immobiliser l’ennemi pour lui asséner des coups en sécurité dans un court laps de temps, une autre l’attire à soi et une autre le repousse brutalement. Chaque sort à son temps de recharge, lequel vous allouera quelques secondes pour esquiver dans un timing précis les coups adverses. Aussi chaque arène, que vous aurez le loisir d’anticiper à plusieurs mètres de distance, abrite un objet de soin, constituant une assistance pour des combats à la difficulté modérée. South of Midnight offre à ce propos cinq niveaux de difficulté pour une expérience hautement accessible à tous. La violence et la mort ne sont vraiment pas un parti pris du jeu qui repose surtout sur un concept de purification.

Ce jeu vidéo à la direction artistique exceptionnelle pourrait vous surprendre en 2025

Un vrai conte musical

Il y a bien un aspect de South of Midnight qui fait l'unanimité dans cet extrait : La musique qui, loin d'être un simple ornement, s'intègre intimement à l'essence même de l'univers de South of Midnight, agissant comme une véritable force conductrice qui évolue au rythme des pérégrinations de notre protagoniste. Aux commandes de ces compositions, on retrouve Olivier Derivière qui nous confiait dans un précédent papier qu’il s'agit là de sa “plus grande production musicale à ce jour". Sur un fil rouge sonore, des fragments de mélodies corrompues, voire altérées, éclosent à l'orée de chaque chapitre, et deviennent de plus en plus organiques, se mêlant à balades funestes et des berceuses imprégnées de blues, de gospel ou de folk. Il nous est promis que les créatures possèdent toutes leur propre hymne musical, une particularité que l'on brûle de découvrir davantage. Le chapitre 3 en l'occurrence, raconte l’histoire de Benjy, un être mythique qui n’est pas tant un antagoniste et dont le passé est très joliment invoqué par Hazel dans des apparitions fantomatiques. Si notre conclusion ne s’est pas achevée par un combat de boss dantesque, elle s’est à la place accompagnée d’une résolution plus poétique, sublimée par une chanson originale écrite en l’honneur de la créature. S’ajoute à cette composition fabuleuse un travail de doublage vraiment impeccable. La réalisation sonore s'annonce particulièrement délicieuse.

Nos impressions

Compulsion Games nous convie à une odyssée fantastique au cœur des bayous louisianais, où le folklore, la musique et les pouvoirs de tissage d'une héroïne attachante se conjuguent dans un univers cohérent pour créer une expérience que l’on pense déjà être singulière en termes de direction artistique. Le monde envoûtant, l'esthétique façon stop-motion et la bande-son magistrale d'Olivier Derivière sont autant d'éléments qui mèneront probablement la barque dans les marécages étroits du jeu où la richesse de l'exploration et la profondeur du système de combat, bien que pour l’instant plutôt plaisants, demeurent encore trop nébuleux pour se faire un avis complet. Le verdict final sera rendu d’ici le 8 avril prochain, date de sortie de cette exclusivité Xbox.

L'avis de la rédaction
Prometteur