Tout juste annoncé, ce nouveau jeu édité par 11bits se propose déjà dans une démo disponible sur Steam.

Loin de ses récits de guerre relatés dans This War of Mine, ou de ses cadres de science-fiction plantés dans les mondes de Frostpunk et The Alters, 11 bit aime aussi explorer le terrain du fantastique. Pour 2025, l’éditeur annonce Death Howl, dernière création du studio indépendant danois The Outer Zone qu’il chapeaute. Le titre promet de tisser habilement la complexité stratégique de la construction de deck avec l'exploration sombre des expériences soulslike en vogue, invitant les joueurs dans un royaume spectrale d'inspiration nordique aussi beau que empreint de tristesse. On a pu essayé la démo disponible sur Steam qui nous offre un premier aperçu de cette fusion assez habile inspirée de Slay the Spire et Inscryption.

Sale ambiance chez les morts

Death Howl raconte une histoire personnelle centrée sur Ro, une mère plutôt intrépide qui défie l'ordre des choses en choisissant de pénétrer dans le royaume des esprits à la recherche de son fils récemment décédé. Une mission de sauvetage très audacieuse qui va rapidement se transformer en un périple dangereux dans un monde d'esprits et de lore cryptique où l’atmosphère lourde est bercée par des mélodies très envoûtantes. Déjà sur ce point, le style pixel art sombre et le design audio contribuent beaucoup à l'expérience immersive, et parviennent complètement à dessiner ce sentiment palpable de poids et d'inquiétude enduré par la protagoniste. Dans sa quête, Ro doit sans cesse s’engager dans des combats qui se déroulent sur une carte quadrillée, ce qui oblige les joueurs à allouer soigneusement leur énergie pour jouer des cartes et se déplacer stratégiquement. Le mouvement est un élément tactique vraiment crucial, puisque chaque pas consomme de l'énergie, et nécessite donc une planification réellement minutieuse pour éviter les attaques d'ennemis trop vifs.

L’enjeu est de continuer à créer et affiner ses decks pour survivre à des rencontres ennemies, en utilisant des matériaux largués dans la nature sauvage et des "Cris de la Mort" collectés en vainquant les ennemis. Ces Cris de la Mort peuvent être utilisés pour craft de nouvelles cartes ou pour débloquer des améliorations permanentes dans les "sanctuaires", des havres de paix où les joueurs peuvent également affiner leur deck et se téléporter entre les lieux découverts. En parlant d’ennemis, vous vous doutez bien que chacun présente des caractéristiques qui leur sont propres, et qui sont à découvrir sur le tas. De même, l’efficacité d’une carte n’est véritablement dévoilée qu’une fois utilisée, ce qui vous force occasionnellement à mourir pour mieux apprendre. Mais pas d'inquiétude, si elle vaincue, Ro réapparaît pile devant l'arène, prête à recommencer autant de fois de nécessaire.

Une expérience prometteuse

Les quelques heures passées sur le jeu ont déjà permis d'expérimenter pas mal de combinaisons de cartes. Le titre semble aussi offrir une belle palette de voies stratégiques, incluant une construction axée sur le corps-à-corps avec des buffs, une stratégie axée sur les attaques à distance, et une stratégie défensive centrée sur l'armure et l'efficacité énergétique. La boucle de gameplay crée un cycle plutôt intéressant de combat, de prise de décision stratégique mais aussi d'exploration. Ce dernier aspect inclut la visite de biomes variés comme la Forêt des Ombres Hurlante et les Prés de la Délusion, chacun avec des cartes et un lore que l'on nous promet être uniques. Si notre balade fut encore assez courte, la carte des lieux a en tout cas l’air assez vaste et suggère sans aucun doute une durée de vie très convenable. Un point, tout de même, reste assez nébuleux : globalement, les aspects soulslike semblent plus atmosphériques que mécaniquement impactants. La difficulté intense et punitive généralement associée aux jeux du genre n'est pas pleinement présente et force est de constater, donc, que la catégorisation en souls-like fait pas mal douter. Une autre crainte réside dans le rythme du jeu qui est pour l'heure plutôt lent. Et puis, la structure, qui n'est pas roguelike, contraste beaucoup avec de nombreux deck-builders dynamiques où les éléments roguelike améliorent la valeur de rejouabilité.

Gardons tout de même en tête qu’il ne s’agit encore que d’une démo et que la vision finale du produit n’est pas totalement respectée dans cet échantillon. Mais dans l'ensemble, Death Howl présente une expérience de jeu prometteuse magnifiée par un pixel art très soigné, un design audio envoûtant et un gameplay stratégique assez engageant pour le moment. La sortie complète est prévue pour plus tard en 2025. En attendant, n’hésitez pas à vous essayer à la généreuse démo du jeu et à nous partager vos impressions en commentaire.