Steven Spielberg, maître du blockbuster, n’a pas toujours eu le contrôle sur ses propres films. Il a d’ailleurs refusé de faire cette suite et en est ravi.
Pas besoin de suites
Quand on pense à Steven Spielberg, on pense souvent au film Les Dents de la mer. Cette histoire de requin sanguinaire n’a pas seulement marqué une génération, mais aussi le cinéma et a offert une grande renommée à son réalisateur. Seulement, là où beaucoup auraient décidé de retenter l’expérience avec une suite, Spielberg s’est arrêté sur ce beau succès. De plus, la réalisation du premier film avait été un cauchemar”. “Le requin posait d'innombrables problèmes et le tournage était impossible. J'ai cru que ma carrière était finie parce que personne n'avait jamais tourné un film avec 100 jours de retard”, ajoute-t-il.

Les producteurs, par contre, ont décidé de continuer la franchise, cette fois accompagnés du cinéaste Jeannot Szwarc ou encore de Bruno Mattei. Aucune de ces suites n’a atteint la popularité du premier, et leur qualité s’est même extrêmement détériorée. On peut donc dire que Steven Spielberg a eu du flair pour s’être retiré du projet, et ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il préfère s’écarter plutôt que de massacrer ses œuvres.
Un seul, ça suffit !
Steven Spielberg, pourtant maître incontesté du blockbuster moderne, n’a pas toujours eu le dernier mot sur ses propres projets. Malgré son influence grandissante après le succès des Dents de la mer et de Rencontres du troisième type, il lui arrivait encore de se voir imposer des choix par les studios. L’un des exemples les plus frappants est la suite avortée d’E.T. l'extraterrestre, intitulée Nocturnal Fears. À l’époque, Spielberg n’avait pas le contrôle absolu sur les décisions liées aux suites et aux franchises. Universal, flairant un nouveau jackpot, avait insisté pour qu’il se lance dans un second volet. Mais, fort du triomphe mondial du film original (800 millions de dollars de recettes et quatre Oscars), qui avait surpassé Star Wars au box-office, le réalisateur a finalement pu imposer son refus.

Avec le recul, Spielberg ne regrette rien. Il a même exprimé son soulagement d’avoir échappé à cette suite forcée. « C'était une victoire durement gagnée parce que je n'avais aucun droit », a-t-il confié. Ce n’est qu’après le phénomène E.T. qu’il a obtenu le pouvoir de bloquer toute exploitation de son œuvre sans son accord. Grâce à cette autonomie nouvellement acquise, il a pu préserver son film de toute suite opportuniste, un privilège rare à Hollywood. Aujourd’hui encore, E.T. l’extraterrestre reste l’un des rares classiques des années 80 à ne pas avoir été redécliné en franchise, et Spielberg en est ravi.