Si Guillaume Canet est un réalisateur bien ancré dans le paysage cinématographique français, il dispose aussi de solides connexions à l’international, au point même d’avoir rencontré Scorsese il y a des années. Un projet qui n’a néanmoins jamais oublié.
Une rencontre privilégiée
Acteur et réalisateur reconnu, Guillaume Canet a signé plusieurs films majeurs : "Ne le dis à personne", "Les Petits Mouchoirs" ou bien évidemment "Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu" en 2023 ; il a aussi fait plusieurs excursions du côté d'Hollywood, comme avec "Blood Ties" en 2013 avec Clive Owen et Billy Crudup. Sans oublier, évidemment, son rôle d'acteur au sein de dizaines de long-métrages, dont un certain La Plage aux côtés de Leonardo DiCaprio.
À l'occasion de la sortie de son nouveau film sur Netflix, Ad Vitam, le Français a accordé une interview à Brut dans laquelle il revient sur sa rencontre fascinante avec… Martin Scorsese.
J'étais allé le voir exprès à New York pour un film sur la vie de Jacques Lusseyran (résistant français déporté dans le camp de Buchenwald, ndlr). Il voulait que je réalise le film. La rencontre était lunaire. Je me suis retrouvé dans son salon avec lui, j'étais en train de me brûler avec un mug de thé qu'il m'avait donné et qui était beaucoup, beaucoup trop chaud. J'osais pas le poser parce que je l'avais à moitié renversé et donc ça coulait. (...) J'étais en surchauffe. Je transpirais, j'étais en train de me brûler la main.
Une histoire de timing
Réaliser un film sur demande de Scorsese, donc directement impliqué dans la production, ce n'est pas une proposition qui arrive tous les jours. C'était d'autant plus étonnant que l'auteur des Affranchis et Casino admirait les techniques de réalisation de Canet, comme dernier l'explique :
ll me parlait de Ne le dis à personne. J'étais complètement subjugué d'entendre Scorsese me parler de mon film. Il me demandait comment j'avais fait certains plans, quoi... De Cluzet qui court dans les escaliers... Et moi je lui dis "C'est un plan que vous avez inventé vous, en fait, dans Mean Streets..." (...) Moi, j'étais comme ça "Oh, là, là, là..., Je suis en train de parler de plans avec Scorsese, c'est surréaliste !"
Néanmoins, la demande de Scorsese pour réaliser ce biopic n'aura pas hélas pas abouti et pour une bonne raison : il n'était pas disponible.
J'étais pas fasciné pas le scénario et, surtout, j'étais en train de préparer Les Petits mouchoirs, je partais dedans. Lui voulait qu'on tourne tout de suite et je ne pouvais pas lâcher tout ce que j'avais mis en place, c'était compliqué. Je ne savais pas comment lui dire non. Lui m'a simplifié le truc en me disant "Tu sais, un projet, il faut être à fond dessus ou pas du tout. T'inquiète pas, ça se refera." Bon, ça s'est jamais fait.
Peut-être un jour, qui sait.