PlayStation : Hideaki Nishino prend les rênes pour contrer les annulations de jeux et optimiser la stratégie de développement

Titre original : Avec son nouveau PDG, PlayStation cherche-t-il à mettre fin à un cycle infernal d'annulations de jeux ?

C’est officiel, dans quelques mois, un nouveau PDG prendra les rênes de PlayStation. Hermen Hulst passera ainsi sous la direction d’Hideaki Nishino. Mais qu’est-ce que ça veut dire au vu de l’état des productions first-party de Sony ?

Deux PDG pour le prix d’un chez PlayStation ? Cet équilibre n’aura finalement pas duré. À partir du 1er avril prochain, Hideaki Nishino sera le seul big boss de la division jeu vidéo de Sony, a annoncé la firme japonaise dans un communiqué publié dans la nuit du 28 au 29 janvier. Depuis le 1er juin 2024, Nishino partage les rênes de la marque avec Hermen Hulst, co-fondateur de Guerrilla Games (Horizon, Killzone) propulsé à la tête des studios first-party puis, l’année dernière, jusqu’au rôle de co-PDG de PlayStation.

Hulst restera néanmoins le chef du Studio Business Group, c’est-à-dire qu’il continuera de “diriger le développement, l'édition et les opérations commerciales des contenus first-party de PlayStation”. De son côté, Nishino aura deux casquettes : boss du Platform Business Group (technologie, produits, expérience plateforme) et boss de PlayStation tout court. Dans son communiqué, Sony ne manque de préciser qu’Hulst exercera son rôle, à partir d’avril prochain, “sous la responsabilité” de Nishino.

Hideaki Nishino et Hermen Hulst

Avec son nouveau PDG, PlayStation cherche-t-il à mettre fin à un cycle infernal d'annulations de jeux ?Avec son nouveau PDG, PlayStation cherche-t-il à mettre fin à un cycle infernal d'annulations de jeux ?

Un couple vite brisé

On pensait pourtant que le tandem Nishino-Hulst était parti pour durer (c’était la solution “long terme” de Sony pour remplacer Jim Ryan, l’ex-PDG de PlayStation, qui a quitté le navire en mars dernier). Dans son communiqué, la société japonaise affirme que ce nouvel organigramme vise à “maximiser les synergies” au sein de sa division jeu vidéo. Mais ça, ça ne veut pas dire grand-chose.

Ce qu’on sait en revanche, c’est qu’Hermen Hulst aura bientôt un nouveau suppérieur hiérarchique, et qu’en tant que tel, Hideaki Nishino pourra s’inviter comme il l’entend chez les studios PlayStation pour imposer, si nécessaire, sa vision des choses (peut-être au détriment de celle d’Hulst). Autrement dit, certes, le co-fondateur de Guerrilla reste à la tête du Studio Business Group, mais il y a un nouveau shérif en ville.

Un message clair ?

Hermen Hulst y perd donc au change, et qu’est-ce qu’on doit en déduire ? Que Sony ne lui fait plus confiance pour diriger seul les équipes de développement first-party ? Pas vraiment (après tout, il en a toujours la charge). L’entreprise japonaise cherche sans doute ici un garde-fou supplémentaire.

Avec son nouveau PDG, PlayStation cherche-t-il à mettre fin à un cycle infernal d'annulations de jeux ?

Les derniers mois n’ont en effet pas été tout rose pour les productions PlayStation. Il y a quelques jours, on apprenait par exemple l’annulation de deux jeux-services non-annoncés, dont un tiré de la licence utra-populaire God of War. La volonté de faire à tout prix du game-as-a-service, née sous Jim Ryan, commence à coûter cher à Sony. Pour le fameux Concord (débranché deux semaines après sa sortie, entraînant la fermeture de son studio Firewalk), le groupe aurait déboursé au moins 200 millions de dollars, sans aucun retour sur investissement.

D'autres jeux-services n'ont pas attendu de voir le jour pour être abandonnés. On peut citer le projet multijoueur The Last of Us, les titres multi Spider-Man et le game-as-a-service Twisted Metal. Bref, en ce moment chez PlayStation, l’heure doit être à la prudence : même si plusieurs jeux-services sont en développement, il vaut mieux arrêter les frais plutôt que de se planter en bout de course, une fois le jeu sorti. De ce point de vue-là, deux cerveaux (Nishino et Hulst) valent mieux qu’un.