Il y a deux ans de cela, Netflix signait l’arrivée d’une série sur laquelle nous n’aurions pas misé. Des divertissements dans son genre, mi thriller mi complot politique, on en a déjà croisé des tonnes, et pourtant. En dix épisodes, elle s’était classée dans le top 10 des séries anglophones les plus vues de la plateforme, et il s’agit… de la série The Night Agent ! Juste avant la diffusion de la saison 2, j’ai rattrapé mon retard et j’ai été doublement surpris : je ne m’attendais pas à dévorer la saison 1 à ce point… et à voir une telle baisse de qualité avec la saison 2 !
Deux ans plus tard, je lance cette série Netflix et je ne l’ai (presque) pas regretté
Cela fait maintenant quelques jours que la plateforme Netflix, tout comme chacun d’entre nous, a mis un pied en 2025. Comme chaque année, c’est un nouveau défi qui attend le géant américain mais cela fait un petit moment qu’il se donne les moyens de réussir, notamment grâce à ses programmes phares. Rien que pour la fin d’année 2024, il y avait le retour d’Arcane et, surtout, la seconde saison de Squid Game, ou plutôt la première partie du grand final en deux actes puisque les derniers épisodes sont attendus en 2025. Quoi qu’il en soit, on espère déjà que la conclusion remontera le niveau de cette saison 2 qui nous a laissé sur notre faim. Ceci étant dit, s’il y a peut-être eu des déçus, Netflix doit être on ne peut plus heureux du retour de sa série non-anglophone la plus regardée au monde. Rien qu’en l’espace d’une semaine, la série Squid Game, pas seulement la saison 2, a été le programme le plus regardé… de l’année ! Dire que Squid Game est une série qui a pris tout le monde de court… Dans ce registre, on retrouve également un autre programme que personne n’avait vu venir et qui s’est imposé comme l’une des séries à suivre, à savoir… The Night Agent !

Lors de son arrivée dans le catalogue Netflix, ce programme original n’était pas spécialement le plus attendu, et pourtant ! De fil en aiguille, le temps que le bouche-à-oreille fasse son effet ou que la curiosité des abonnés soit piquée à force de voir le show dans le top 10 des séries, nombreux sont celles et ceux qui ont suivi les péripéties de Peter Sutherland Jr. Au bout du compte, le succès fut si impressionnant que la série, adaptée de l’une des nouvelles écrites par le journaliste du New York Times, Matthew Quirk, s’est taillée une place dans le cercle très fermé des programmes anglophones les plus regardés à travers le monde, atteignant le septième rang avec presque 100 millions de vues, 98,2 millions pour être plus précis. Pour vous donner une idée, c’est un résultat qui va jusqu’à dépasser, respectivement, la saison 2 et 3 de La Chronique des Bridgerton et Stranger Things ! Le plébiscite pour The Night Agent ne se jauge pas seulement grâce à ces données de la part de Netflix. Sur Rotten Tomatoes ainsi que sur IMDb, l’adaptation s’en sort avec des notes largement satisfaisantes : 74% et 78% pour le score de recommandation de la part des critiques et du public, et une note de 7,5/10 pour le second site mentionné.
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Je comprends mieux le succès de la saison 1 de The Night Agent, je l’ai dévorée !
Avec ces quelques éléments à disposition, il n’en fallait pas davantage pour que je décide de m’y intéresser. Et puis, la sortie de la deuxième saison - Top 1 sur Netflix, à l'heure où ces lignes sont écrites - se rapprochait à grands pas. Par conséquent, l’occasion était parfaite, même si j’ignorais encore à cette époque qu’il s’agissait d’une anthologie et non d’une intrigue unique qui s’étalait sur plusieurs saisons. C’est à partir de là que j’ai commencé à me renseigner sur les personnalités ayant participé à la création de cette série. J'ai ainsi découvert les noms de Shawn Ryan (à qui l’on doit The Shield et S.W.A.T.), James Vanderbilt (scénariste et producteur à qui l’on doit, entre autres, les films Zodiac, de The Amazing Spider-Man (2012), ou encore Scream (2022)) ou encore Guy Ferland, réalisateur dont on a pu apprécier le travail, par-ci par-là, sur des séries très connues comme The Walking Dead, Sons of Anarchy, Prison Break, The Blacklist ou encore Daredevil. Bref, si tous les noms ne nous parlent pas forcément, on doit reconnaître qu’il y avait déjà, sur le papier, des indices sur la qualité de la série. Alors, oui, celle-ci est loin d’être parfaite mais je dois dire que la première saison s’est avérée très efficace. Je l’ai littéralement dévoré sur Netflix afin d’enchaîner avec la deuxième salve d’épisodes, mais je dois tout de même souligner quelques petites choses…

Sur Netflix, je n’ai pas spécialement l’habitude de regarder ce type de divertissement. Récemment, j’y ai visionné quelques animes tels que Dandadan et Sakamoto Days, tout en prenant le temps de suivre les deux nouvelles saisons d’Arcane et de Squid Game… et de relancer la lecture des neuf saisons de The Office. Donc autant vous dire que les programmes qui mélangent action, drame et conspiration politique ne figurent pas spécialement dans le top de mes recommandations Netflix. Malgré ça, je me suis quand même dit qu’il fallait que je lui laisse sa chance et, rapidement, les premiers épisodes ont confirmé ma bonne intuition. En fait, il y a une montée en puissance tout au long de la saison 1, même si l’on commence avec une scène plutôt explosive au beau milieu du métro de la ville de Washington DC. Comme Peter, on ne comprend pas trop ce qui se passe, si ce n’est que l’on est en train de mettre le doigt dans un engrenage qui va bien plus loin que l’acte terroriste isolé… Pour autant, si Peter déjoue les plans du poseur de bombes, ce n’est pas le statut de héros qui l'attend au bout. Même après cet événement, il paie encore la défiance à l’égard de la famille Sutherland puisque son père, ancien agent du FBI lui aussi, avait été reconnu de trahison avant de trouver la mort dans un accident de voiture.

La seule personne qui lui tendra la main n’est autre que Diane Farr, responsable du cabinet de la Présidente des États-Unis. Même s’il reste à l’ombre, dans une pièce avec où se trouve seulement une table, une chaise et un téléphone, Peter rejoint le programme Night Action, et c’est cette affectation puis un coup de fil en pleine nuit qui lui permettront d’être mis en lumière. Si la saison 1 de The Night Agent pose les bases et nous accroche en l’espace de deux épisodes, les suivants jusqu’au cinquième nous entraînent dans une spirale conspirationniste et, en plus de nous tenir en haleine, nous mettent à l’épreuve dans une immense partie de faux-semblants, si bien que chaque personne nous inspire des doutes à un moment donné. C’était justement la force de cette saison 1 puisque, comme Peter Sutherland Jr., on avait du mal à savoir à qui accordait notre confiance. Durant moins d’une heure à chaque fois, les épisodes de la saison 1 étaient très efficaces dans le sens où ils étaient l’équivalent des pièces d’un puzzle qui grossit à vue d'oeil et que l'on prend plaisir à assembler, comprenant à quel point tous les éléments coïncident. Vraiment, j’ai dévoré cette saison 1 et la fin du cinquième épisode est clairement un point de bascule qui nous accroche jusqu’à la fin. Le souci, c’est que j’aurais aimé en dire autant de la saison 2…
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Netflix m’a à moitié convaincu avec The Night Agent Saison 2, je trouve les nouveaux épisodes surnotés…
En fin de semaine dernière, quelques jours seulement après avoir terminé le visionnage de la saison 1 de The Night Agent, j’ai bien évidemment sauté sur les nouveaux épisodes. Qui plus est, j’avais encore à ce moment-là les personnages, les événements et l’intrigue en tête. Or, comme je l’ai indiqué, cette saison 2 reprend certes après les derniers instants de la saison 1 - ou plutôt, quelques mois plus tard - mais elle embraye sur une intrigue totalement différente pour prendre la forme d’une anthologie où chaque série d’épisodes est destinée à une enquête inédite. Par curiosité, histoire de jauger la réception de cette deuxième saison, je décide de faire un petit détour sur Rotten Tomatoes… avant de me rendre compte qu’il y a un souci : il y a une grosse disparité entre les avis critiques et les commentaires du public, si bien que cette saison 2 est à la fois recommandée à 89%... et à 49%. Plus que des scores dithyrambiques, c’est cet écart qui rend la saison 2 encore plus intrigante à mes yeux. D’ailleurs, dès l’entame, ça commence plutôt bien… et j'aurais dû être sur mes gardes.

Au départ, on a le droit à tous les ingrédients qui ont fait que la sauce a rapidement pris avec la saison 1. Il y a de l’action, de la tension, des rebondissements et la sensation grisante que notre héros, toujours bien épaulée de Rose, se retrouve encore dans de beaux draps. Le souci, c’est que, sur la durée, cette bonne impression ne tient pas. Le premier facteur qui joue en la défaveur de cette saison 2, c’est le rythme que prend la série. Celle-ci commence très bien et, petit à petit, elle s’éparpille dans de multiples sous-intrigues qui, en plus de mettre du temps à s’entremêler et d’aboutir à un climax final, ont eu du mal à me captiver. Au fil des épisodes, je me suis rendu compte que le cadre de la saison 1 jouait énormément en faveur de The Night Agent. Entre un complot visant directement la Maison Blanche et une intrigue géopolitique qui mène à une sorte de vengeance personnelle de la part d'un dictateur, il y a un écart qui affecte notre implication en tant que spectateur. La Maison Blanche, c’est une institution forte, à la fois très connotée et connue dans le domaine du cinéma et de divertissement, et s’en prendre à celui qui y loge, ça renvoie vers quelque chose d’encore plus fort, d’autant que la menace émerge de l’intérieur.

L’une des choses qui m’a également déçu vis-à-vis de cette deuxième saison, c’est l’impact des personnages. Bien que ces nouveaux épisodes aient permis d’offrir un autre regard sur la relation entre Peter et Rose, notamment les liens qui peuvent se nouer autour d’un traumatisme commun, on retrouve souvent les mêmes gimmicks dans leurs interactions, comme Peter qui tourne en boucle sur le fait de vouloir la protéger ou Rose qui débarque à chaque fois comme un deus ex machina permettant bien des facilités scénaristiques. Dans la foulée de ce constat, j’ai également été peiné par le fait que les personnages secondaires sont moins marquants, en général, que ceux de la saison 1. Heureusement pour elle, la saison 2 a quand même réussi à me surprendre par moments avec de vrais passages sous haute tension et à l’aide de rebondissements assez inattendus. En fin de compte, j’ai le sentiment que cette saison 2 paraît trop fouillie et pas assez maîtrisée : l’intrigue n’est pas autant accrocheuse que la précédente et manque parfois de clarté, elle s’éparpille trop et patine à certains moments - il y a clairement un ventre mou, même si il y a encore une fois un point de bascule à partir de l’épisode 5 -, elle ne détaille pas autant ses personnages qu’on l’aimerait, en offre de nouveaux assez caricaturaux et arrive même à altérer le charme déjà présents de certains d’entre eux, et il y a des twists tirés par les cheveux et des scènes qui n’ont pas de sens… On ressent parfois même un peu d’ennui tant la construction est répétitive et l’ensemble a du mal à nous faire ressentir les enjeux. Bref, la magie n'opère plus de la même façon, et c'est bien dommage...

Au départ, je n’attendais pas grand chose de The Night Agent et c’est là que j’ai été surpris. Après avoir cerné son potentiel, j’espérais voir de belles choses dans cette saison 2, et c’est l’inverse qui s’est produit car j’ai vécu ces dix nouveaux épisodes comme un vrai recul. Comme si les scénaristes avaient déjà perdu ce petit truc en plus, cette cohérence et cette tension dans le récit raconté lors de la saison 1, comme si la saison 2 n’avait conservé que ce qui pouvait lui porter préjudice pour y noyer les quelques idées intéressantes qui s’y trouvent. Oui, j’ai dévoré The Night Agent, et je sais déjà que je ne veux me souvenir que de cette première saison !