Lâché soudainement dans la nature après le Xbox Developer Direct 2025, Ninja Gaiden 2 Black a profité d’un “shadow drop” pour être mis sous le feu des projecteurs. Ryu Hayabusa est de retour, plus impressionnant et violent que jamais. Noir c’est noir, mais il y a un espoir : la Team Ninja a fait du bon boulot.
Sommaire
- Ninja Gaiden, c’est quoi ?
- Ninja Gaiden 2, c’était bien ?
- Ninja Gaiden 2 Black : qu’est-ce que ce remake apporte de nouveau ?
- Ninja Gaiden 2 Black, c’est un bon jeu vidéo en 2025 ?
Ninja Gaiden, c’est quoi ?
Apparue en 1988 dans les salles d’arcade avant d’être portée sur une multitude de supports, la série Ninja Ryūkenden/Ninja Gaiden/Shadow Warriors nous met dans le costume de Ryu Hayabusa, un Ninja qui repousse les forces maléfiques. Parmi les 7 softs sortis entre 1988 et 1992, trois épisodes canoniques forment une trilogie complète, pensés comme des jeux de plateforme bourrés d’ennemis à abattre. Déjà à l’époque, les tests reconnaissent les grandes qualités des titres, mais soulignent à de nombreuses reprises le challenge ardu, voire frustrant, que réservent les aventures de Ryu. Après avoir fait dormir la licence pendant 12 ans, Tecmo décide de redonner une chance à son Ninja de tout découper frénétiquement, en 3D cette fois-ci.




C’est le 2 mars 2004 que le revival sort en tant qu’exclusivité Xbox. Le Beat’em up autorise les acrobaties les plus incroyables pour des combats spectaculaires. Plein de mouvements sont autorisés, comme le fait de courir/rebondir sur les murs, d’esquiver, de bloquer ou d’aspirer les orbes laissés par les ennemis afin de déclencher des combos dévastateurs. Il y aussi une multitude d’armes à équiper. Épée du dragon, Nunchakus, Faucille Vigooréennes double, Griffes du Dragon, Bâton Lunaire, Arc, Shurikens... il y en a pour tous les goûts ! Si ce n’est pas suffisant, des attaques magiques sont aussi de la partie, histoire d’éviter de recouvrir ses lames de sang. Bénéficiant d’une moyenne de 91/100 sur Metacritic, la production de Tecmo est considérée comme étant un des meilleurs jeux du genre. Cependant un défaut est régulièrement cité par les professionnels comme les joueurs. Encore et toujours le même : le soft serait trop compliqué.

Malgré la présence de points de sauvegarde réguliers et d’armes à améliorer, Ninja Gaiden est effectivement un jeu difficile. Il a tout simplement été conçu pour l’être, Tomonobu Itagaki, son réalisateur, ayant estimé que le succès de la série reposait sur ce challenge pimenté. Les adversaires ont beaucoup de points de vie, font de lourds dégâts et attaquent parfois par vagues harassantes. Cette version 2004 de Ninja Gaiden demande en réalité d’avoir de (très) bons réflexes. La plupart des coups sont évitables avec une esquive bien placée, tandis que les timings, comme dans des jeux de combat, sont particulièrement importants pour s’imposer. Cela n’empêche pas le magazine Edge d’écrire dans sa critique que la difficulté de Ninja Gaiden est “un défaut de conception”. Itagaki s’en amuse et sort l’année suivante Ninja Gaiden Black, une version “définitive” qui intègre quelques améliorations, des nouveautés et surtout… une difficulté accrue ! Le soft est actuellement en promo sur le Store Xbox au moment où nous écrivons cet article, si des fois vous voulez pleurer des larmes de sang.

Ninja Gaiden 2, c’était bien ?
Ninja Gaiden ayant rencontré le succès, une suite débarque en 2008, cette fois-ci exclusivement sur Xbox 360. Plus beau (forcément), plus fou aussi (quoi ?!), Ninja Gaiden 2 emmène le joueur dans des niveaux plus grands et plus variés pour un concentré d’action sans temps mort. Les rares phases de puzzle un peu embêtantes du premier disparaissent presque totalement. Ici, Ryu avance plutôt que de faire des allers-retours. Les adversaires sont encore plus nombreux qu’avant, ce qui donne l’impression d’un gameplay misant moins sur la précision qu’auparavant. Ça démembre, ça tranche, ça découpe, ça décapite dans des gerbes de sang qui tachent les lames et les murs.



Plus qu’auparavant, Ninja Gaiden 2 met les affrontements spectaculaires au centre de son expérience. Les ennemis, les boss, les armes, les niveaux… tout est “over the top” pour un résultat aussi grisant qu’éprouvant. Car oui, bien qu’il soit un peu moins difficile que son grand frère (surtout dans sa version Black), ce deuxième volet demande une attention de tous les instants dans les combos à utiliser, dans les placements en arène, dans les types d’armes à équiper et dans les magies à activer. Néanmoins, Itagaki fait des pas vers l’accessibilité. En intégrant un mode facile vraiment facile, et en revoyant le système de sauvegarde. Ici, chaque première sauvegarde à une stèle du Dragon redonne l’intégralité des points de vie. De quoi se sentir frais avant un combat de boss ! Mieux, ces points de sauvegarde sont relativement nombreux, ce qui permet de progresser sans avoir peur de perdre. En difficulté “normale” tout du moins.

Si Ninja Gaiden 2 a laissé un souvenir moins impérissable que le premier chez certains fans, c’est pour deux raisons majeures. La première est le scénario abracadabrantesque totalement décousu que la mise en scène ne s’encombre même pas à expliquer avec des cutscenes. Chaque début de chapitre est introduit par un texte qui explique ce que le jeu ne montre pas. Les niveaux s’enchaînent comme on lirait des histoires de “Martine” : Ryu au Japon, Ryu à New York, Ryo en Enfer. La seconde est la déception graphique qu’il a laissée. Alors que le Ninja Gaiden de 2004 semblait arracher les tripes de la première Xbox, cette suite n’a pas apporté le grand fossé visuel souhaité par certains. Pire, de lourds ralentissements s’invitent à la fête, alors que la Team Ninja n’est toujours pas parvenue à corriger tous les soucis liés à la caméra. Noté 81/100 sur Metacritic, Ninja Gaiden 2 reste une valeur sûre pour les fans d’action.

Ninja Gaiden 2 Black : qu’est-ce que ce remake apporte de nouveau ?
Les succès de Ninja Gaiden et de Ninja Gaiden 2 entraîneront une suite, des portages sur d’autres supports, des versions mises à jour (les Sigma), deux spin-off (Ninja Gaiden Dragon Sword, Yaiba : Ninja Gaiden Z) et une compilation (Ninja Gaiden Master Collection, disponible sur toutes les consoles actuelles ainsi que dans le Game Pass). Il est vrai que Ninja Gaiden 2, contrairement à son grand frère, n’avait jusqu’à présent pas eu le droit à sa version “Black”. Un oubli désormais corrigé, même si cette version ressemble plus à un remake de Sigma 2 qu’à une véritable version sans concession du titre d’origine.

Certes, le sang et la violence des affrontements rappellent le volet sorti sur Xbox 360, mais nous retrouvons également des éléments de l’opus Sigma 2, tels que le placement et le nombre d’adversaires. La bonne nouvelle, c’est que le système d’upgrade d’armes du jeu d’origine, avec ses améliorations à acheter grâce aux orbes ramassés, est bel et bien là.

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Pour le reste, ce remake apporte des graphismes beaucoup plus jolis que ceux de l’époque grâce à la puissance de l’Unreal Engine 5, le tout en 4K/120fps sur les configurations le permettant. Si vous vous amusez à comparer par rapport aux précédentes versions, vous verrez des personnages mieux fichus, des effets spéciaux largement plus nombreux, des éclairages retravaillés, des textures plus variées et détaillées. Cela ne veut pas dire que tout est parfait : les reflets (eau, métal) sont loin d’être impressionnants, alors que les cheveux des héros auraient mérité plus de soin.

Côté contenu, nous retrouvons la même mise en scène qu’avant et la même architecture des niveaux. L’arc est beaucoup plus agréable à manier et une fonctionnalité permet de trouver son chemin rapidement. À l’instar de Sigma 2, les joueurs ont l’opportunité d’incarner Momiji, Ayane et Rachel. Contrairement à Sigma 2, les boss Giant Buddha Statue : Hatensoku et la Statue de la Liberté ont été rayés du casting. Ninja Gaiden 2 Black comporte donc des éléments du soft d’origine ainsi que d’autres, qui nous semblent plus nombreux, provenant de Sigma 2. Ce qui est certain, c’est que les puristes trouveront à redire sur l’appellation “Black” de cet épisode.

Ninja Gaiden 2 Black, c’est un bon jeu vidéo en 2025 ?
Oui ! Quand bien même les fans débattraient longuement du degré de pureté de ce remake façonné par Koei Tecmo, Ninja Gaiden 2 Black mérite que l’on s’y attarde. À une époque où les Souls-like poussent comme des champignons, cela fait un bien fou de retrouver un gameplay à la fois technique, nerveux et spectaculaire. Il faut bien sûr faire avec un level design un peu vieillot où les murs invisibles sont légion et où la caméra a tendance à ne pas toujours bien se placer. Il faut aussi accepter les portes qui s’ouvrent seulement si tous les ennemis d’une zone sont morts, une mécanique que l’on retrouve dans de très nombreux Beat’em up old-school.

En attendant un Ninja Gaiden 4 que l’on nous promet plein de nouveautés, ce Ninja Gaiden 2 Black est une bonne porte d’entrée pour les nouveaux joueurs. Il offre également une redécouverte qui mérite le détour grâce à la cure de jouvence Unreal Engine. Si vous êtes abonné au Game Pass Ultimate, la question ne se pose même pas : arrêtez tout, et courez l’essayer.