Sept ans après la sortie de son neuvième opus, Dynasty Warriors fait son grand retour en ce début 2025 avec un épisode aux allures de reboot. C’est fort du savoir accumulé sur d’autres projets que Dynasty Warriors Origins a vu le jour avec la volonté de rendre la série accessible à un nouveau public tout en la modernisant. Alors est-ce qu’Origins a ce qu’il faut pour faire entrer la saga Dynasty Warriors dans une nouvelle ère et lui rendre ses lettres de noblesse ? C’est ce qu’on va voir dans notre vidéo test.
L'article qui suit est une retranscription de notre vidéo test de Dynasty Warriors Origins consultable en haut de page.
Sommaire
- L'histoire des Trois Royaumes sous un nouveau jour
- Un gameplay plus riche et dynamique que jamais
- Des batailles sous le signe de l'épique et du spectaculaire
- Une dimension RPG qui apporte un vent de fraîcheur
- Conclusion
L'histoire des Trois Royaumes sous un nouveau jour
Si vous n’êtes pas familier avec Dynasty Warriors, on vous rappelle que les jeux de la saga s’inspirent de l’histoire des Trois Royaumes. Il s’agit d’une période de l’histoire chinoise au IIIème siècle après J-C durant laquelle le pays est divisé en trois parties et qui marque le début de la Chine médiévale. En Asie, c’est une histoire très populaire marquée par de grandes figures devenues légendaires, mais qui est peu connue chez nous en Occident. Que vous la connaissiez ou non, Dynasty Warriors Origins est l’épisode parfait pour la comprendre puisqu’il opère une approche inédite de cette histoire.
Pour la première fois de la saga, on incarne un personnage original à la fois beau gosse et mystérieux qui est un mercenaire nomade voyageant à travers la Chine en cette période troublée. Si on pourrait se moquer du cliché du héros de jeu vidéo muet et amnésique, cela est en fait bien pratique ici pour découvrir le contexte politique en même temps que notre avatar. Grâce à cette façon linéaire de la raconter, l’histoire des Trois Royaumes n’en devient que plus claire et le titre réussit vraiment son objectif de la rendre plus accessible à un nouveau public. Pour les vétérans de la franchise, cela offre la possibilité de découvrir cette histoire qu’ils connaissent par coeur sous un nouveau jour et de l’intérieur de façon plus intime en étant directement impliqué à travers notre avatar.

Pour narrer tout ça, il faut reconnaître qu’Omega Force a fait des efforts et propose des cinématiques dignes de son nom, avec des modèles de perso et une mise en scène soignés. De plus, on peut saluer cette façon assez directe de raconter l’histoire, sans trop de cinématiques, ni en présentant tous les détails afin que tout reste limpide. Le début de l’histoire va donc nous faire découvrir les forces en présence avant de nous amener à faire un choix parmi l’un des fameux Trois Royaumes : le Wu, le Wei et le Shu. Cette décision offre donc trois voies différentes, ce qui donne une grande rejouabilité à l’aventure si on veut voir tous les points de vue et toutes les fins.
Si ce mode principal est une vraie réussite et qu’il propose un post-game intéressant, il faut tout de même noter que Dynasty Warriors Origins est le premier épisode de la saga à ne pas proposer de mode libre. Vous ne pouvez donc pas revivre de grandes batailles avec vos généraux préférés qui ne peuvent pas être incarnés directement, notre avatar étant le seul personnage jouable du jeu. À la place, les généraux peuvent vous accompagner lors des batailles et vous pouvez les incarner pendant un court instant, ce qui ne manquera pas d’être frustrant pour les vétérans de la série. Si l’absence d’un mode libre est une vraie perte face aux précédents épisodes de la saga, Dynasty Warriors Origins sait heureusement se rattraper sur tous les autres aspects à commencer par son gameplay.
Un gameplay plus riche et dynamique que jamais
Encore une fois, si vous n’êtes pas familier avec Dynasty Warriors, vous ne savez peut-être pas qu’il est le plus grand représentant du genre Musou. Derrière ce nom se cache un sous-genre du jeu d’action dans lequel le joueur fait face à des armées d’ennemis sur le champ de bataille qu’on peut facilement balayer en quelques combos. Tout le principe de ce genre est de faire sentir qu’un personnage est aussi fort qu’une armée entière pour donner des sensations de puissance au joueur. Même si vous venez de découvrir le terme, vous avez sûrement déjà joué à un jeu du genre sans le savoir comme One Piece : Pirate Warriors ou Hyrule Warriors : L'Ère du Fléau qui reste le jeu le plus vendu du genre.
Dans Dynasty Warriors Origins, on retrouve ce principe fondateur avec suffisamment de nouveautés et de modernisation pour briser la répétitivité inhérente au genre. Tout d’abord, cela se ressent à travers le gameplay de base qui est aussi efficace contre un officier ennemi que contre cent soldats lambdas. Très classiquement, on retrouve une attaque normale et une autre puissante que l’on peut mélanger pour faire différents types de combos efficaces en fonction des situations. Sauf qu’on peut déjà souligner que les animations des coups sont particulièrement spectaculaires et qu’elles jouent un grand rôle dans le plaisir de jeu. Sincèrement, difficile de se lasser de l’animation de parade ou de ce petit finish move pour achever un officier ennemi qui fait son petit effet à chaque fois. Ensuite, c’est d’un point de vue défensif que l’expérience s’est étoffée avec une esquive et surtout une parade qui dynamise grandement l’action et qui est particulièrement grisante manette en main.

Avec tout ça, les combats en deviennent aussi satisfaisants contre des centaines d’ennemis que l’on balaie que face à un officier adversaire que l’on peut contrer avec tous les outils à notre disposition. Clairement, on sent une forte inspiration de Wo Long : Fallen Dynasty, un titre du même éditeur qui se déroule à la même période, mais qui s’apparente plus à un Souls-like. En plus de tout ce qu’on vient de vous citer, on a droit à des compétences qui sont des attaques plus puissantes qui consomment des points de bravoure obtenus en frappant. Et évidemment, on retrouve la fameuse attaque Muso iconique de la franchise qui permet de vaincre des centaines d’ennemis d’un seul coup.
Si avec tout ça on a déjà une base bien solide, Dynasty Warriors Origins réussit à briser la répétitivité inhérente au genre du Muso grâce aux huit types d’armes différents qu’il propose. C’est simple, elles ont toutes un gameplay qui leur est propre et se démarquent par leur approche vraiment différente, autant en termes de portée, que de vitesse ou de mobilité. Et vu que chaque arme a ses propres statistiques, le joueur est invité à en changer régulièrement et ainsi varier de gameplay pour briser la répétitivité inhérente au genre du Musou. Avec tout ça, Dynasty Warriors Origins profite d’un gameplay aussi nerveux que riche et qui brille par son côté virevoltant renforcé par les batailles épiques qu’il offre.

Des batailles sous le signe de l'épique et du spectaculaire
Si Dynasty Warriors a fait sa réputation sur son nombre d’ennemis affichés à l’écran, Origins franchit un nouveau cap pour la franchise. Grâce à la puissance des PC et consoles actuelles, Dynasty Warriors Origins réussit à offrir des batailles plus épiques que jamais avec des milliers d’ennemis à l’écran. Dans le cœur de l’action, tout cela est déjà impressionnant à vivre, mais lors des charges, le titre prend une tout autre envergure. Lors des batailles importantes, on assiste parfois à des charges d’une armée contre une autre qui sont à couper le souffle et qui rappellent certains passages du Seigneur des Anneaux par exemple. Régulièrement, les développeurs n’hésitent pas à faire reculer la caméra pour faire ressentir au joueur l’intensité de la bataille à laquelle il participe. Et le mieux dans tout ça, c’est que le jeu arrive à suivre techniquement, proposant même l’option d’offrir une fréquence d’images à 120 images par seconde sur console pour ceux qui ont l’équipement.
Plus que jamais, on ressent le fait de faire partie d’une armée, notamment car on dispose d’une escouade à qui on peut donner des ordres pour charger ou tirer des flèches par exemple. Cet aspect tactique gagne d’ailleurs en importance au fil de l’aventure plus on recrute de soldats, ce qui rend nos stratégies encore plus efficaces et dévastatrices. En plus de tout ça, le sentiment de participer à une grande bataille se ressent également à travers la difficulté car vous ne pouvez pas affronter tout seul une grande armée. Lorsqu’on fait face à une grande armée, les ennemis bénéficient d’avantages et il est très compliqué de prendre le dessus sur eux, ce qui pousse à se rapprocher de ses alliés pour progresser ensemble. Cette difficulté relevée, mais logique est particulièrement stimulante et pousse à prendre les assauts intelligemment plutôt qu’à foncer dans le tas bêtement car on n'a aucune chance sans ça. Ce genre de situation n’arrive pas systématiquement à chaque bataille car le titre a la bonne idée de varier les situations entre escarmouches, sièges et autres fuites, afin de briser la monotonie du genre.

S’il est vraiment grisant de se retrouver au cœur de l’action, il faut reconnaître que cela se traduit souvent par un chaos total à l’écran et de vrais problèmes de lisibilité. Il n’est pas rare de se retrouver noyé sous des dizaines d’ennemis, à voir à peine ce qu’il se passe à l’écran au point d’avoir du mal à lire les actions d’un officier adverse. Mais bon, d’un côté, il faut reconnaître que c’est un peu ce qui fait le plaisir de jeu que de se retrouver au coeur de la mêlée, quitte à ne plus rien voir. En revanche, ce qui n’est pas un plaisir ce sont les quelques problèmes de caméra rencontrés qui ne facilitent vraiment pas la vie quand il faut réagir aux attaques ennemies.
Parmi tous ces problèmes de lisibilité, le pire reste sûrement l’interface qui est régulièrement trop chargée et qui s’ajoute à tous les soucis liés plus haut. Et même s’il est possible de la retirer par moment, certains éléments sont bien trop indispensables pour qu’on puisse s’en passer pour de bon. Franchement, on aurait préféré qu’il y ait moins d’informations à l’écran histoire de se concentrer sur l’essentiel. À l’inverse, le titre comporte des options de confort de jeu comme la possibilité de mettre l’action en pause pour afficher les objectifs ou les mouvements de troupes. Mais la meilleure idée d’accessibilité reste sûrement celle de pouvoir reprendre une bataille à un moment-clé en cas de défaite plutôt que de tout recommencer à zéro. Mais si on vous parle de batailles depuis tout à l’heure, Dynasty Warriors Origins ne se résume pas qu’à ça et propose toute une section inédite pour la saga.
Une dimension RPG qui apporte un vent de fraîcheur
Entre deux combats, on se retrouve sur une carte du monde à la façon d’un jeu de rôle japonais des années 80-90 qui offre une jolie représentation de la Chine médiévale. On a alors le choix de se rendre n’importe où pour mener de courtes escarmouches, participer à des missions secondaires plus importantes ou encore faire des achats dans les villes. Cette exploration est aussi l’occasion de faire la rencontre des officiers des différentes factions pour vous rapprocher d’eux et apprendre à les mieux les connaître. Évidemment, ne vous attendez pas à avoir des dates avec des généraux chinois du IIIème siècle, on n’est quand même pas dans Persona ou Fire Emblem ici.
À la place, ces rencontres renforcent vos liens avec certains d’entre eux qui seront plus actifs sur le champ de bataille lorsqu’ils sont à vos côtés. Pour ceux qui ne sont pas jouables, ils peuvent vous donner des objectifs qui servent à obtenir des points de compétences à répartir une fois compléter. Car qui dit RPG, dit souvent arbre de compétences et celui de Dynasty Warriors Origins est assez classique, mais permet de donner un sentiment de progression au fil du temps. Finalement, toute cette partie jeu de rôle est assez sympathique et permet de donner du liant à l’aventure entre deux batailles plutôt que de les enchaîner sur un même écran.

Conclusion
Avec Origins, Dynasty Warriors réussit à faire oublier l’échec du neuvième épisode pour faire entrer une nouvelle ère sous le signe de la modernité et du spectaculaire. Grâce au gameplay aussi riche que nerveux, les combats n’ont jamais été aussi satisfaisants que ce soit contre cent soldats ou un seul officier et profitent d’une grande variété grâce aux différentes armes. Les batailles sont également plus épiques que jamais grâce à la puissance des machines actuelles qui permet d’afficher des milliers de soldats à l’écran en même temps. Néanmoins, cela n’empêche pas l’expérience de souffrir de problèmes de lisibilité, autant à cause de soucis de caméra qu’une interface trop chargée.
Même en dehors des combats, cet épisode brille par son sympathique aspect RPG et surtout son scénario linéaire qui rend l’histoire des Trois Royaumes plus claire pour les nouveaux joueurs. Malheureusement, même si on a une certaine rejouabilité grâce aux trois voies différentes, les vétérans vont sûrement regretter l’absence d’un mode libre qui est une première pour la série. Malgré cet écueil, une chose est sûre, c’est que Dynasty Warriors Origins nous en a mis plein la vue et qu’il augure un bel avenir pour la franchise qui a appris de ses erreurs.